Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/304

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que je rappelle, mais non le moins apprécié.

Guillaume le hollandais occupait depuis dix ans le trône d'Angleterre, qu'on pouvait encore voir dans le champ voisin de la maison paternelle un grand cheval fortement charpenté, dont le pelage gris était tacheté de marques blanches.

Et, comme on l'a toujours remarqué, lorsque les soldats sortaient de Plymouth, ou que le son aigu de la trompette ou le roulement du tambour parvenait à son oreille, il arquait son cou fatigué par l'âge, agitait sa queue mêlée de gris, levait ses genoux raidis pour faire un temps de trot majestueux et pédantesque.

Les gens de la campagne s'arrêtaient volontiers à considérer les gambades du vieux cheval, et il est bien probable que l'un d'eux racontait aux autres que ce coursier là avait porté à la guerre un des jeunes gens de leur propre village, et comment le cavalier avait dû fuir le pays, mais aussi comment un bon sergent des troupes royales avait ramené le cheval au père du jeune homme comme souvenir de lui.

Ce fut ainsi que Covenant passa ses dernières années, en vétéran des chevaux, bien nourri, bien soigné et fort enclin peut-être à conter en langage de cheval, à tous les pauvres sots bidets de la campagne, les merveilleuses, aventures qu'il avait eues dans l'Ouest.