Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/36

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ers, après avoir renvoyé nos hommes, nous aperçûmes une grande foule des grossiers mineurs d'Oare et de Bagworthy rassemblés sur la place en face de la cathédrale, et écoutant l'un d'eux, qui les haranguait du haut d'un char.

Les gestes farouches et violents de cet homme prouvaient que c'était un de ces sectaires extrêmes en qui la religion court le danger de tourner à la folie furieuse.

Les bruits sourds et les gémissements qui montaient des rangs de la foule marquaient, cependant, que ses paroles ardentes étaient bien d'accord avec les dispositions de son auditoire.

Aussi nous fîmes une halte tout près de la foule, pour écouter son discours.

C'était un homme à barbe rouge, à la figure farouche, avec une toison en désordre qui retombait sur ses yeux luisants, et doué d'une voix rauque qui retentissait dans toute la place.

-Que ne ferons-nous pas pour le Seigneur, criait-il, que ne ferons-nous pas pour le Saint des Saints? Pourquoi sa main s'appesantit-elle sur nous? Pourquoi n'avons-nous pas délivré ce pays, ainsi que Judith délivra Béthulie?

Voyez-vous, nous avons attendu en paix, et il n'en est résulté rien de bon, et pour un temps de santé, nous vivons dans la peine.

Pourquoi cela, vous dis-je?

En vérité, frères, c'est parce que nous avons agi à la légère avec le Seigneur,