Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/54

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savoir comment elle tournera avant que la dernière carte soit abattue.

-Non, pas tant que les enjeux sont encore sur la table, dit Buyse de sa voix profonde et gutturale. Plus d'un général gagne ce que vous appelez la partie et cependant perd la belle.

-La partie, c'est la bataille, et la belle c'est la campagne, dit le Roi en souriant. Notre ami allemand est un maître en métaphores de bivouac. Mais je trouve que nos pauvres chevaux sont dans un piteux état. Que dirait notre cousin Guillaume, là-bas, à la Haye, s'il voyait un pareil défilé?

Pendant cet entretien, la longue colonne d'infanterie avait défilé jusqu'au bout, portant encore les étendards avec lesquels elle était venue à la guerre, mais fort endommagés par le vent et les intempéries.

Les remarques de Monmouth avaient été provoquées par l'aspect des dix escadrons de cavalerie qui suivaient les fantassins.

Les chevaux avaient été terriblement fatigués par le travail continuel et la pluie incessante.

Les cavaliers, ayant laissé la rouille atteindre leurs casques et leurs cuirasses, avaient l'air aussi mal en point que leurs montures.

Il était évident pour le moins expérimenté d'entre nous que, si nous voulions tenir bon, nous devions surtout compter sur notre infanterie.