Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/62

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officiers.

Le soir, les rues de la petite ville, depuis la pelouse du château jusqu'au pont sur la Parret, retentissaient de prières et de sermons.

Les officiers n'eurent plus de désordres à combattre, car les troupes les répugnaient elles-mêmes.

Un homme, qui s'était montré dans les rues échauffé par le vin, faillit être pendu par ses camarades, qui finirent par le chasser de la ville comme indigne de combattre dans ce qu'ils regardaient comme une sainte querelle.

Quant à leur courage, il n'y avait pas lieu de l'exciter, car ils étaient aussi intrépides que des lions, et le seul danger à craindre était une témérité capable de les entraîner à de folles entreprises.

Ils souhaitaient de fondre sur l'ennemi comme une horde de fanatiques musulmans, et ce n'était pas chose aisée que d'imposer par l'exercice, à des gaillards à tête aussi chaude, le sang-froid et la prudence qu'exige la guerre.

Le troisième jour de notre halte à Bridgewater, les provisions diminuèrent d'inquiétante façon par suite de ce fait, que nous avions déjà épuisé auparavant cette région, grâce aussi à la vigilance de la cavalerie royale, qui battait le pays et nous coupait les vivres.

Lord Gray décida donc d'envoyer deux escadrons, à la faveur de la nuit, faire tout ce qu'ils pourraient pour regarnir notre gar