Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/76

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La chambre était vaste et haute.

Aux solives brunies par la fumée étaient suspendues, comme c'est la coutume dans le comté de Somerset, de longues rangées de jambons et de viandes salées.

Une haute et noire horloge faisait tic-tac dans un angle.

Une table grossière, chargée de plats et d'assiettes comme pour un repas, occupait le milieu.

Juste en face de la porte brûlait un grand feu de fagots, et devant ce feu, chose horrible à voir, un homme était suspendu, la tête en bas, par une corde qui entourait ses chevilles, et qui, après avoir été passée dans un crochet d'une des solives du plafond, était maintenue par un anneau du plancher.

Ce malheureux, en se débattant, avait imprimé à la corde un mouvement de rotation, en sorte qu'il tournait devant le brasier comme un quartier de viande mise à rôtir.

En travers du seuil gisait une femme, celle dont les cris nous avaient attirés, mais sa figure rigide et son corps contracté montraient que notre aide était venu trop tard pour la soustraire au traitement qu'elle voyait prêt à fondre sur elle.

Tout près d'elle, gisaient l'un sur l'autre deux dragons au teint basané, vêtus de l'uniforme d'un rouge criard que portait l'armée royale, et