Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/90

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-Certes, répondis-je, après avoir quitté le Major Hooker d'une façon aussi cavalière, il serait humiliant d'avoir à lui demander des secours, maintenant qu'il y a du danger.

-Ho! Ho! s'écria le baronnet, il ne faut pas jeter la sonde bien profondément pour trouver le fond de votre philosophie stoïcienne, cher Micah! Avec tout votre sang-froid, toute votre impassibilité, vous êtes assez chatouilleux quand il s'agit d'amour propre ou d'honneur. Irons-nous en avant, en courrons-nous la chance? Je gage une couronne contre une autre que nous ne verrons pas même l'ombre d'un habit rouge.

-Si vous agréez mon avis, gentilshommes, dit le détrousseur de grands chemins, arrivant au trot sur une belle jument bai, je crois que le meilleur parti pour vous serait de me prendre pour guide jusqu'à votre camp. Ce serait bien étrange, si je ne trouvais pas un trajet qui puisse faire perdre la piste à ces lourdauds de soldats.

-Voilà une proposition des plus sages, des plus raisonnables, s'écria le baronnet. Maître Marot, une prise de ma tabatière... C'est toujours un gage d'amitié qu'offre son possesseur. Par ma foi, l'ami, bien que nos relations se bornent jusqu'à présent à avoir failli vous pendre en une certaine circonstance, je n'en ai pas moins beaucoup de sympathie pour vous, tout en souhaitant que vous exerciez une profession plus présentable!