Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/114

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souvenir qui l'a décidé à lever son étendard dans ces comtés.

-Dites plutôt ses étendards, fit Ruben. Tenez, on dirait qu'ils ont mis leur linge à sécher tout le long de la ligne.

-C'est vrai, ils ont plus d'enseignes que je n'en vis jamais dans une armée aussi faible, répondit Saxon, en se dressant sur ses étriers. Il y en a un ou deux qui sont bleus. Tous les autres, autant que je pus en juger, avec le soleil qui les éclaire, sont blancs, avec un mot ou une devise.

Pendant cette conversation, le corps de cavalerie qui formait l'avant-garde de l'armée protestante était parvenu à moins d'un quart de mille de la ville, lorsqu'une sonnerie bruyante et claire de trompettes le fit s'arrêter.

Ce signal fut répété dans chacun des régiments ou escadrons en sorte que le son passa rapidement sur toute la longue rangée, jusqu'à ce qu'il finit par se perdre dans l'éloignement.

À la vue de ce câble humain qui couvrait toute la route, et qui était à peine agité d'un mouvement de vibration, d'ondulation dans sa ligne oscillante, l'analogie avec un serpent gigantesque me revint encore une fois à l'esprit.

-Je trouverais que cela ressemble à un grand boa, qui irait entourer la ville de ses replis.

-Un serpent à sonnettes plutôt, dit Ruben, en montrant les canons à l'arrière-garde. C'est