Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/136

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et des fenêtres sur lui, son état-major et son escorte.

Nous nous étions joints à sa troupe, ainsi que nous en avions reçu l'ordre, en sorte que nous eûmes notre part de ce joyeux feu croisé.

Une rose, qui voletait, fut happée au passage par Ruben.

Je le remarquai, il la porta à ses lèvres, puis il la cacha sous sa cuirasse.

Je levai les yeux et je surpris la figure souriante de la petite fille de notre hôte nous épiant à une fenêtre.

-Quelle adresse, Ruben! dis-je à demi-voix. Au trictrac comme à la balle au trou, vous avez toujours été notre meilleur joueur.

-Ah! Micah, dit-il, je bénis le jour où j'ai eu l'idée de vous suivre à la guerre. Aujourd'hui je ne changerais pas ma place avec celle de Monmouth.

-Nous en sommes déjà là! m'écriai-je. Quoi, mon garçon, vous avez à peine ouvert la tranchée, et vous parlez comme si vous aviez emporté la place.

-Peut-être que je me laisse emporter par l'espoir, s'écria-t-il en passant du chaud au froid ainsi qu'un homme le fait quand il est amoureux, ou qu'il a la fièvre tierce ou quelque autre maladie du corps. Dieu sait combien je suis peu digne d'elle, et pourtant...

-N'attachez point votre coeur trop fortement