Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/156

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conversations des soldats campés sur la pelouse du château résonnait comme le bourdonnement endormant des insectes.

Monmouth allait et venait d'un pas rapide, d'un air embarrassé, jusqu'au bout de la pièce, jusqu'à ce que tout le monde fût assis.

Alors il se tourna vers le groupe et lui adressa la parole:

-Vous avez dû deviner, messieurs, dit-il, que si je vous ai réunis aujourd'hui, c'est pour profiter de votre sagesse collective et me fixer sur le parti que nous avons à prendre. Nous nous sommes avancés d'environ quarante milles dans notre royaume, et nous avons trouvé partout le chaleureux accueil auquel nous nous attendions. Bien près de huit mille hommes suivent nos étendards et un nombre égal ont dû être renvoyés faute d'armes. Nous nous sommes trouvés deux fois en présence de l'ennemi, et le résultat de ces rencontres nous a livré ses mousquets et ses pièces de campagne. Depuis le début jusqu'au dernier moment, il ne s'est rien passé qui n'ait tourné à notre avantage. Nous devons faire en sorte que l'avenir soit aussi heureux que le passé. C'est pour assurer ce succès que je vous ai réunis, et maintenant je vous demande de me donner votre avis sur notre situation, et de me laisser combiner notre plan d'action après que je vous aurai entendus. Il y a parmi vous des hommes d'état, il y a parmi vous des militaires,