Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/241

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la plupart des fermiers ou de petits gentilshommes, qui se rendaient à Bristol pour s'informer des nouvelles, ou pour mettre à l'abri dans une place forte ce qu'ils avaient de plus précieux.

-Avec votre permission, monsieur, dit un gros homme aux traits épais, vêtu d'une jaquette de velours, qui chevauchait à ma gauche, pourriez-vous me dire si Sa Grâce de Beaufort est à Bristol ou dans sa maison de Badminton?

Je lui répondis que je ne pouvais le lui dire, mais que j'allais moi-même le trouver.

-Il était hier à Bristol, occupé à faire faire l'exercice aux volontaires, dit l'inconnu, mais, il faut le dire, Sa Grâce est si loyaliste et se donne tant de peine pour la cause de Sa Majesté, que c'est par le plus grand des hasards qu'on peut mettre la main sur lui. Mais si vous le cherchez, où voulez-vous aller?

-J'irai à Badminton et je l'y attendrai. Pouvez-vous m'indiquer la route?

-Comment! il ne connaît pas la route de Badminton? s'écria-t-il tout ébahi, et ouvrant de grands yeux. Eh bien, je croyais que l'univers entier la connaissait! Vous n'êtes pas de Galles, ni d'un des comtés de la frontière, monsieur, voilà qui est bien clair.

-Je suis du Hampshire, dis-je, et je suis venu d'assez loin pour voir le Duc.

-Oui, je m'en serais douté, s'écria-t-il en riant à gorge déployée. Si vous ne savez pas la