Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/277

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-Il y en avait une, répéta-t-il. Mon frère Roger est descendu par là avec une corde. Dans l'ancien temps, c'était ainsi qu'on descendait les prisonniers, comme on fit pour Joseph, dans le puits. La porte est chose toute moderne.

-Qu'il y ait un trou, qu'il n'y en ait pas, cela ne peut me servir à rien, répondis-je. Il m'est impossible de grimper jusque-là. Ne restez pas plus longtemps, mon ami, ou vous en aurez peut-être des ennuis.

-Alors adieu, mon brave coeur! dit-il à demi voix.

Et l'oeil gris, si plein d'honnêteté, disparut de la fenêtre, ainsi que le bout de joue rouge.

Bien des fois, pendant cette longue soirée, je levai les yeux, dans l'espoir insensé qu'il reviendrait peut-être.

Le moindre froissement des branches au dehors me faisait quitter mon siège, mais c'était bien pour la dernière fois que j'avais vu le fermier Brown.

Cette visite amicale, si courte qu'elle eût été, me soulagea grandement l'esprit, car j'avais la promesse d'un homme digne de confiance, que, quoi qu'il arrivât, mes amis sauraient quelque chose de mon sort.

Il faisait alors tout à fait sombre.

J'allais et venais dans la petite chambre, lorsque j'entendis la clef grincer dans la porte.

Le capitaine entra, portant une lampe et un grand bol de pain et de lait.