Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/67

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Mais pourquoi cette question? Croyez-vous que nul n'a le droit d'écrire sur du papier, à moins qu'il ne porte une robe et n'ait grimpé dans une chaire. Je me figurais que toutes les personnes de votre sexe avaient lu Dryden. Dites-moi, je vous prie, quels sont vos livres favoris.

-Il y a le Tocsin sonné aux Inconvertis d'Alleine, dit-elle. C'est un ouvrage qui vous remue, un ouvrage qui a opéré beaucoup de bien. N'avez-vous pas ressenti des fruits abondants à sa lecture?

-Je n'ai point lu l'ouvrage que vous désignez, avoua Sir Gervas.

-Point lu? s'écria-t-elle en levant les sourcils. Vraiment, je croyais que tout le monde avait lu le Tocsin. Alors, que pensez-vous des Combats du Fidèle?

-Je ne l'ai point lu.

-Ou bien des Sermons de Baxter? demanda-t-elle.

-Je ne les ai point lus.

-Et le Cordial de l'Esprit, par Bull?

-Je ne l'ai point lu.

Mistress Ruth le regarda en ouvrant de grands yeux, pleins d'un étonnement sincère.

-Vous trouverez peut-être qu'en parlant ainsi je manque d'éducation, mais je ne puis m'empêcher d'être surprise. Où donc avez-vous été? Qu'avez-vous fait pendant toute votre vie? Mais