Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/99

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et annonçant la patrouille qui arrivait à grands pas.

Nous nous dérobâmes cependant, à la faveur de l'ombre, et fûmes bientôt en sûreté dans la cour du Maire, sans être interpellés ou arrêtés.

-J'espère, monsieur, que vous n'avez pas été blessé, bien vrai? dit la jeune demoiselle à mon compagnon.

Depuis qu'elle avait découvert sa figure, Ruben n'avait pas dit un mot.

Il avait tout l'air d'un homme qui est bercé par un rêve agréable et qui n'est fâché que d'en être réveillé.

-Non, je ne suis pas blessé, répondit-il, mais je voudrais que vous nous disiez quels sont ces spadassins errants et où l'on peut les trouver.

-Non, non, dit-elle, le doigt levé, vous ne pousserez pas l'affaire plus loin. Quant à ces hommes, je ne puis dire avec certitude qui ils pouvaient être. J'étais sortie pour rendre visite à Dame Clatworthy, qui a la fièvre tierce, et ils m'ont assaillie pendant que je revenais. Peut-être sont-ce des gens qui ne partagent pas les opinions de mon grand-père sur les affaires de l'État, et est-ce lui qu'ils ont visé par-dessus moi. Mais vous fûtes tous deux si bons pour moi, que vous ne me refuserez pas une autre faveur que j'ai à vous demander.

Nous protestâmes que cela nous était impossible, en mettant la main sur la garde de nos épées.