Page:Doyle - Le Ciel empoisonné.djvu/152

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nos vies s’épuisaient. Challenger, dans le cours de la nuit, avait porté du troisième cylindre au quatrième le conduit extérieur de l’oxygène ; évidemment, le quatrième arrivait, lui aussi, au bout de son contenu. Ma gorge se contractait de plus en plus sous l’horrible étreinte. Je courus dévisser le conduit, je l’adaptai à notre dernier cylindre. Je sentais qu’il y avait urgence et que, si ma main avait tant soit peu tardé, tous mes compagnons auraient succombé dans leur sommeil. Je fus d’ailleurs rassuré à cet égard par la voix de Mrs. Challenger criant, du cabinet de toilette :

« George ! George ! j’étouffe !

— N’ayez pas peur, Mrs. Challenger, répondis-je, cependant que, d’un bond, les autres se mettaient sur pied ; je viens d’ouvrir un nouveau cylindre. »

Même à une pareille minute, je ne pus m’empêcher de sourire en voyant Challenger,