Page:Doyle - Le Ciel empoisonné.djvu/205

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ce fut cette antique haridelle : lente et poussive, elle grimpait la côte. Puis mes yeux allèrent au cocher, ployé sur son siège, au jeune homme penché à la portière, et qui, d’un ton assez vif, lui jetait une adresse. Ils étaient, tous les trois, indéniablement, agressivement vivants. Eh quoi ! le monde se mettait-il à revivre ? Une illusion m’avait-elle berné ? La ceinture de poison n’était-elle qu’un rêve laborieux ? Mon effarement me disposa d’abord à le croire. Mais je regardai ma main : le frottement de la corde, quand je sonnai la cloche dans la cité, y avait déterminé une ampoule. Cette réalité me certifiait les autres. Et pourtant, le monde ressuscitait ; la vie, comme une marée montante, réenvahissait la planète. Mes yeux, errant sur la campagne, y voyaient de tous côtés le mouvement repartir, et, ce qui me confondait, repartir du point d’arrêt, le long de la même ornière.