Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/119

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attention et me posèrent quelques questions techniques sur la façon de procéder à la réparation. Quand je leur eus bien tout expliqué, je revins à la chambre du piston pour satisfaire de nouveau ma curiosité. Il sautait aux yeux que l’histoire de la terre à foulon était une invention pure et simple (il eût été absurde, en effet, d’utiliser un engin d’une puissance si disproportionnée à cet objet). Les parois de la pièce étaient en bois, mais je remarquai que le plancher, une auge en fer, était couvert d’une plaque métallique. Je m’étais baissé et je la grattais déjà de l’ongle pour en reconnaître la nature, lorsque j’entendis une sourde exclamation en allemand, et vis la figure cadavéreuse du colonel penchée vers moi.

« — Que faites-vous ? » demanda-t-il.

J’étais furieux de m’être laissé prendre si sottement.

« — J’admirais votre terre à foulon, lui dis-je, il me semble que j’aurais pu vous donner des conseils plus efficaces, si j’avais su la vraie destination de votre machine. »

Je n’avais pas prononcé ces mots que je m’apercevais déjà de ma folie. Le visage de mon interlocuteur était devenu féroce et une lueur funeste brillait dans ses yeux gris.

« — Oh ! très bien, dit-il, vous allez tout savoir. »

Il recula d’un pas, ferma violemment la porte