Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/186

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« — Ne t’y trompe pas, ajoutai-je, tu as été pris sur le fait, et ton aveu ne saurait empirer ton cas. Mais si tu répares ta faute dans la mesure du possible en nous disant où sont les béryls, tout sera oublié et pardonné.

« — Gardez votre pardon pour ceux qui vous le demandent », répondit-il en me tournant brusquement le dos, et je vis qu’il était trop résolu pour que mes paroles pussent l’ébranler. Il n’y avait plus à hésiter. J’appelai l’inspecteur, et le lui remis entre les mains. On fouilla sur-le-champ non seulement sa personne, mais sa chambre, et chaque endroit de la maison où il aurait pu cacher les joyaux ; mais on n’en trouva aucune trace, et le malheureux garçon refusa d’ouvrir la bouche malgré mes supplications ou nos menaces. On l’a mis au cachot ce matin, et, après avoir accompli diverses formalités à la police, je suis accouru vous voir pour vous demander d’éclaircir ce mystère. La police avoue qu’elle n’y comprend rien. Vous pouvez faire toute dépense qui vous paraîtra utile : j’ai déjà promis une récompense de mille livres. Mon Dieu, que vais-je devenir ? J’ai perdu mon honneur, les pierres et mon fils en une seule nuit ! Que je suis malheureux !

Il prit sa tête entre ses mains et se balança de droite à gauche en geignant doucement comme un enfant.