Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/215

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reconnaître un tisserand à ses dents, ni un compositeur à son pouce gauche, qu’importe au public les délicates nuances de l’analyse et de la déduction ! Mais, en fait, si vous êtes banal, je ne puis vous en blâmer, car le temps des grandes affaires est passé. L’homme, ou au moins l’homme criminel, a perdu toute hardiesse et toute originalité. Quant à mon métier, il semble dégénérer en une agence pour retrouver les crayons perdus, et donner des conseils aux jeunes filles qui sortent de pension. Me voici, je crois, arrivé au dernier degré. Cette lettre reçue ce matin semble être la limite extrême de l’avilissement, lisez plutôt !

Il me jeta une lettre chiffonnée : elle venait de Montague-Palace, et était datée de la veille. Voici ce qu’elle contenait :


       « Cher monsieur Holmes,

« Je suis très désireuse de vous consulter au sujet d’une situation de gouvernante qui m’est offerte. J’irai vous voir à dix heures et demie demain, si cela ne vous dérange pas. Sincèrement à vous.

« Violette Hunter. »


— Connaissez-vous cette jeune personne ? demandai-je.