Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/242

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il y en a même une dont les volets sont fermés ».

Il parut surpris, et tressaillit même légèrement à cette remarque.

« — La photographie est une de mes passions, dit-il. J’ai ma chambre noire là-haut. Mais, mon Dieu ! quelle observatrice vous faites ! Qui l’aurait cru ? qui jamais l’aurait cru ? »

Il parlait sur un ton plaisant, mais ses yeux ne plaisantaient pas. J’y lisais au contraire le soupçon et la contrariété.

Alors, monsieur Holmes, du moment où je flairai un mystère, je n’eus plus qu’une idée : le découvrir. Ce n’était pas uniquement curiosité, quoique j’en aie ma part, comme tant d’autres, c’était aussi un sentiment de devoir — le sentiment que si j’entrais là, ce serait accomplir un bien. On parle de l’instinct des femmes ; c’est peut-être cet instinct qui me guida.

En tous cas, je l’avais ; et je guettais soigneusement l’occasion de franchir la porte défendue.

Ce n’est qu’hier que cette occasion se présenta. Je dois vous dire que, en dehors de M. Rucastle, Toller et sa femme pénètrent dans ces pièces inhabitées ; je vis même l’homme y porter un gros sac de toile noire. Ces temps-ci, il buvait plus que jamais et hier au soir il était tout à fait ivre. En montant, je trouvai la clef sur la porte ;