Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/42

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s’il doit s’attendre à une aubaine, ou à une catastrophe. Il se décida enfin à monter dans le fiacre. Une demi-heure après nous étions revenus dans le salon de Baker Street. Nous n’avions pas proféré une parole pendant le trajet ; mais la respiration bruyante et courte de notre nouveau compagnon et la manière dont il croisait et décroisait ses mains prouvaient combien ses nerfs étaient tendus.

— Nous voici arrivés, dit Holmes gaiement, comme nous entrions dans le salon. Le feu est bien de saison aujourd’hui. Vous avez l’air gelé, monsieur Ryder. Je vous en prie, prenez ce siège d’osier. Je vais, si vous le permettez, mettre mes pantoufles avant de m’occuper de votre petite affaire… Allons, je suis à vous maintenant. Vous voulez savoir ce que sont devenues les oies ?

— Oui, monsieur.

— Ou plutôt je suppose, cette oie. Je pense que vous vous intéressez à un de ces volatiles particulièrement : une oie blanche avec une ligne noire en travers sur la queue.

Ryder tremblait d’émotion.

— Oh ! monsieur, cria-t-il, pouvez-vous me dire ce qu’elle est devenue ?

— Je l’ai ici même.

— Ici ?

— Oui. C’était une oie des plus remarquables,