Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/73

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Il était près d’une heure quand Sherlock Holmes revint de sa course. Il tenait à la main un papier bleu couvert de notes et de chiffres.

— J’ai vu le testament de l’épouse décédée, dit-il. Il a fallu, pour bien le comprendre, calculer la valeur actuelle des placements dont il y est question. Le revenu total, qui au moment de la mort était de près de onze cents livres sterling, n’est plus, à cause de la baisse des produits agricoles, que de 750 livres. Chaque fille a droit, en se mariant, à une rente de 250 livres. Il est donc évident que si elles s’étaient mariées toutes deux, le cher homme aurait été réduit à une maigre pitance ; même le mariage d’une seule ferait un trou considérable dans ses revenus. Ma recherche de ce matin n’a donc pas été inutile, puisqu’elle prouve jusqu’à l’évidence que le docteur Roylott a les meilleures raisons du monde de s’opposer à pareil projet. Et maintenant, Watson, ceci devient trop sérieux pour lambiner, d’autant plus que le vieux bonhomme sait que nous nous intéressons à ses affaires. Si donc vous êtes prêt, nous allons prendre un fiacre et aller à la gare de Waterloo. Je vous serai reconnaissant de glisser votre revolver dans votre poche. Un Eley no 2 est un argument parfait contre des individus qui peuvent plier en deux des tisonniers d’acier.