Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/225

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l’autre penchant de la colline. Et pas un seul ami véritable, pas un seul, dans son pays, dans sa cour, dans sa propre famille même, à l’exception de la femme qu’il allait épouser cette nuit ; mais celle-là comme elle était sincère et vraie, et bonne et digne ! Avec elle il pouvait espérer effacer par la gloire des années qui lui restaient encore à vivre les erreurs et les folies du passé. Si cet archevêque pouvait ne pas tarder afin qu’il pût être bien sûr qu’elle serait à lui, pour la vie !

Un coup fut frappé à la porte, et Bontemps se montra dans l’embrasure.

— L’évêque est arrivé, Sire.

— Très bien, Bontemps. Priez madame de se rendre ici, et donnez l’ordre aux témoins de se réunir dans l’antichambre.

Comme le valet se retirait, Louvois entrait, hautain et majestueux. Le roi se tourna vers son ministre :

— Je désire que vous soyez mon témoin, Louvois.

— Témoin de quoi, Sire ?

— De mon mariage.

Le ministre eut un haut-le-corps.

— Quoi, Sire ! Déjà ?

— À l’instant même. Dans cinq minutes.

— Très bien, Sire.

Le malheureux courtisan fit tous ses efforts pour prendre un air joyeux, mais la nuit avait été pleine d’ennuis pour lui, et se voir forcé de con-