Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/35

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J’ai été rappelé et de La Barre est à ma place, mais il y aura une tempête là-bas contre laquelle un homme comme lui ne pourra jamais résister. Avec les Iroquois dansant la danse du scalp et Dougan derrière eux à New-York pour leur fournir la musique, ils auront besoin de moi et ils me trouveront prêt quand ils m’enverront chercher. Je vais voir le roi, et essayer de le réveiller pour tâcher de lui faire jouer le grand monarque là-bas aussi bien qu’ici. Si je disposais de sa puissance, je changerais l’histoire du monde.

— Chut ! on ne parle pas de trahison au capitaine de la garde, dit Catinat en riant, tandis que le vieux soldat passait dans la chambre royale.

Un gentilhomme richement habillé de noir et argent était entré pendant cette courte conversation et, au moment où la porte s’ouvrait, il s’avança de l’air assuré d’un homme dont les droits ne peuvent être mis en doute. Cependant le capitaine de Catinat fit vivement un pas en avant, et l’arrêta.

— Je le regrette vivement, monsieur de Vivonne, dit-il, mais j’ai l’ordre de ne pas vous admettre.

— Ne pas m’admettre ! Moi ? Vous êtes fou ! Il recula, en pâlissant, les yeux grands ouverts, et sa main qui tremblait à moitié levée dans un geste de protestation.

— Je vous assure que tel est l’ordre du roi.

— Mais c’est inconcevable. C’est une erreur.

— Je l’espère.