Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/381

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pavillon anglais flottant au-dessus de celui de lolly Rodger, le pavillon royal au-dessus de celui des bandits !

Un instant, Craddock s’arrêta, pétrifié, mais une poussée violente des pirates placés derrière lui l’obligea à escalader l’échelle. Quand il sortit sur le pont, ses yeux se levèrent vers le grand mât. Là encore, les couleurs anglaises flottaient au-dessus de la flamme rouge. Tous les mâts, toutes les vergues, jusqu’aux haubans étaient ornés de drapeaux.

Le vaisseau avait-il été capturé ? C’était impossible, car les pirates étaient là, tous groupés sur les bastingages, secouant joyeusement leurs chapeaux en l’air. À l’endroit le plus en vue se trouvait son ancien quartier-maître, le renégat qui, debout à la coupée, gesticulait avec énergie. Craddock regarda par-dessus bord, cherchant la cause de tant de vivats, et un coup d’œil suffit pour lui faire comprendre combien le moment était critique.

Sur la jetée du port, et à un mille de là, se trouvaient les maisons blanches et les forts de Port-Royal. Des drapeaux flottaient de toutes parts sur les toits. En face de lui s’allongeaient les palissades conduisant à la ville de Kingston. À moins d’un