Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/80

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tomber dans la rue s’ils faisaient un pas. Cependant, quand je l’ai eu remonté, ils se sont jetés de nouveau sur moi, et je ne sais pas comment cela se serait terminé si ce gentilhomme n’était venu à mon aide.

— Hem ! vous avez bien fait. Vous êtes jeune, mais vous ne manquez pas de ressources.

— J’ai été élevé dans les bois, monsieur.

— S’il y a là-bas beaucoup de gens de votre trempe, mon ami Frontenac pourrait bien avoir fort à faire avant de fonder cet empire dont il parle. Mais qu’avez-vous à dire à cela, capitaine Dalbert ?

— Ordres du roi, Altesse.

— Eh ! vous a-t-il donné l’ordre de molester les jeunes filles ? Je n’ai encore jamais entendu dire que Sa Majesté ait commis le crime de rudoyer une femme.

Il eut un petit rire sec et prit une autre pincée de tabac.

– Les ordres sont, Altesse, d’employer tous les moyens pour amener ces gens à la sainte Église.

— Ma parole, vous m’avez l’air d’un fameux apôtre et d’un joli champion pour une sainte cause, dit Condé en clignant de l’œil d’un air sardonique vers le brutal dragon. Faites sortir vos hommes d’ici, monsieur, et ne vous risquez plus jamais à poser le pied sur ce seuil.

— Mais l’ordre du roi, Altesse !

— Obéissez. Le roi apprendra que je lui ai laissé des soldats et que je retrouve des brigands.