Page:Doyle - Nouveaux Exploits de Sherlock Holmes.djvu/73

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cachés, sans la suivre sur ma bicyclette pour veiller à ce qu’il ne lui fût fait aucun mal. Je me tenais à distance et j’avais mis une fausse barbe pour n’être pas reconnu, car c’est une jeune fille sage et d’un grand cœur et elle n’aurait jamais voulu rester chez moi si elle avait pu penser que je la suivais sur les grandes routes.

— Pourquoi ne l’avez-vous pas avertie du danger ?

— Parce qu’elle m’eût aussitôt quitté et je ne pouvais m’habituer à cette pensée. Même si elle ne pouvait pas m’aimer, c’était déjà beaucoup pour moi de la sentir dans ma maison et d’entendre le son de sa voix.

— Eh bien ! lui dis-je, vous appelez cela de l’amour, moi, je l’appelle de l’égoïsme.

— C’est possible, les deux sentiments ne sont pas contradictoires. Enfin, je n’avais pas le courage de la laisser partir, et, avec des gaillards pareils, il valait mieux qu’elle eût quelqu’un pour la protéger.

Quand la dépêche est arrivée, j’ai compris qu’ils tenteraient un coup.

— Quelle dépêche ?

— La voici, dit-il en la tendant.