Page:Doyle - Nouveaux mystères et aventures, trad Savine, 1910.djvu/147

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une expression d’amusement qui intrigua son amoureux.

Abe était fort en train ce matin-là.

Était-ce l’effet du beau soleil, était-ce la hausse rapide des actions dans le Conemara qui lui rendait le cœur si léger ?

Je suis cependant porté à croire que ce n’était ni l’une ni l’autre des deux causes.

Si simple qu’il fût, la scène dont il avait été témoin la veille ne pouvait l’amener qu’à une seule conclusion.

Il se voyait descendant à pas rapides la vallée en des circonstances analogues, et il avait dans le cœur de la pitié pour son rival.

Il se sentait parfaitement certain que cette figure de mauvaise augure, ce M. Thomas Ferguson, du gué de Rochdale, ne se montrerait plus dans l’enceinte de la Villa des Azalées.

Alors pourquoi l’avait-elle renvoyé ?

Il était beau, il était fort à son aise.

Se pouvait-il que… ?

Non, c’était impossible, naturellement, c’était impossible ? Comment la chose eût-elle été possible ?

Cette idée-là était ridicule, d’un ridicule tel qu’elle avait fermenté toute la nuit dans le cerveau du jeune homme, qu’il n’avait pu s’em-