Page:Doyle - Nouveaux mystères et aventures, trad Savine, 1910.djvu/150

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La vue d’une cabane en ruine au bord du sentier fit éclore une idée nouvelle.

Il s’y raccrocha comme un homme qui se noie se raccroche à un fétu.

— C’est Cockney Jack qui l’a bâtie.

— De quoi est-il mort ? demanda sa compagne.

— Du brandy marque trois étoiles, dit Abe, d’un ton décidé. J’avais l’habitude de venir m’y asseoir, et de rester près de lui, quand il était pris. Pauvre garçon ! il avait une femme et deux enfants à Putney. Il délirait, il m’appelait Polly pendant des heures. Il était rincé à fond. Il ne lui restait plus un rouge liard, mais les camarades récoltèrent assez d’or brut pour lui faire des funérailles. Il est enterré dans cette fosse que voilà. C’était son claim. Nous n’avons eu qu’à l’y descendre et à combler le trou. Nous y avons mis aussi son pic, une pelle et un seau, de sorte qu’il se sentira un peu plus à l’aise et chez lui.

Miss Carrie paraissait plus intéressée maintenant.

— Est-ce qu’il en meurt beaucoup de cette façon ? demanda-t-elle.

— Ah ! oui, le brandy en tue beaucoup, mais il y en a davantage qui sont descendus… tués d’une balle, vous savez.