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Et sur cette aimable invitation, j’entrai dans la chambre de mon frère et m’assis sur le bord de son lit.

— Voici la chose : timbre poste de l’Inde, timbre de la poste de Brindisi. De qui cela peut-il venir ?

— Mêlez-vous de ce qui vous regarde, Trognon, dit mon frère, rejetant en arrière ses cheveux frisés en désordre.

Puis, après s’être frotté les yeux, il se mit en devoir de rompre le cachet.

Or, s’il est un sobriquet qui m’inspire une plus profonde aversion que les autres, c’est bien celui de « Trognon ».

Une misérable bonne, impressionnée par les proportions entre ma figure ronde et grave et mes petites jambes piquetées de taches de rousseur, m’infligea ce sobriquet aux jours de mon enfance.

En réalité, je ne suis pas plus un « trognon » que n’importe quelle autre jeune fille de dix sept ans.

En la circonstance actuelle, je me dressai avec toute la dignité qu’inspire la colère, et je me préparais à bourrer de coups de traversin la tête de mon frère, quand je fus arrêtée par l’expression d’intérêt que marquait sa physionomie.

— Vous ne devineriez jamais qui va venir,