Page:Doyle - Nouveaux mystères et aventures, trad Savine, 1910.djvu/243

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
236
Nouveaux mystères et aventures

Il me fallait désormais me montrer réservée dans ma conduite.

Un homme, en chair et en os, avait bel et bien jeté sur moi un regard épris.

Quand j’étais une enfant, que j’eusse Jack derrière moi et qu’il m’embrassât, cela pouvait aller le mieux du monde mais désormais je devais le tenir à distance.

Je me rappelai qu’un jour il me fit présent d’un poisson crevé qu’il avait tiré du ruisseau de Hatherley, et que je rangeai cet objet parmi mes trésors les plus précieux, jusqu’au jour où une odeur traîtresse qui se répandait dans la maison fut cause que ma mère écrivit à M. Burton une lettre pleine d’injures, parce que celui-ci avait déclaré que notre système de drainage était aussi parfait qu’on pouvait le désirer.

Il faut que j’apprenne à être d’une politesse guindée qui tient les gens à distance.

Je me représentai notre rencontre, et j’en fis une répétition.

Le massif de chèvrefeuille représentant Jack, je m’en approchai solennellement, je lui fis une révérence majestueuse et lui adressai ces paroles, en lui tendant la main.

— Lieutenant Hawthorne, je suis fort heureuse de vous voir.

Elsie survint pendant que je me livrais à cet