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Nouveaux mystères et aventures

concernait, sans qu’on eût recours à mes conseils et à mon aide.

Le vieux Bayliss sortit en clopinant à notre arrivée et me donna de grands détails sur l’émeute. Il paraît que la poule à crête et le coq de Bantam avaient acquis des ailes d’une longueur telle qu’ils avaient pu voler jusque dans le parc et que l’exemple donné par ces meneurs avait été contagieux, au point que de vieilles matrones de mœurs régulières, telles que les Cochinchinoises aux pattes arquées, avaient manifesté de la propension au vagabondage et poussé des pointes jusque sur le terrain défendu.

On tint un conseil de guerre dans la cour, et l’on décida à l’unanimité que les mutins auraient les ailes rognées.

Quelle course folle nous fîmes ! Par nous, j’entends master Cronin et moi, car le cousin Sol restait à planer dans le lointain, les ciseaux à la main, et à nous encourager.

Les deux coupables se doutaient évidemment pourquoi on les réclamait, car ils se précipitaient sous les meules de foin, ou par dessus les cages au point qu’on eût cru avoir affaire à une demi-douzaine au moins de poules à crête et de coqs Bantam, jouant à cache-cache dans la cour.

Les autres poules avaient l’air de s’intéresser sans vacarme aux événements et se contentaient