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nouveaux mystères et aventures

Cette question m’intéressa tant, que j’en parlai à mon ami John.

Il était, à ce moment-là, dans son petit laboratoire, abîmé dans une série de manipulations, de distillations qui devaient aboutir à la production d’un gaz fétide, et nous faire tousser en nous prenant à la gorge.

Je profitai de la circonstance qui nous obligeait à respirer le grand air, pour l’interroger sur quelques points sur lesquels je désirais être renseigné.

— Depuis combien de temps disiez-vous que miss Warrender se trouve chez votre oncle ? demandai-je.

John me jeta un regard narquois et agita son doigt taché d’acide.

— Il me semble que vous vous intéressez bien singulièrement à la fille du défunt et regretté Achmet Genghis, dit-il.

— Comment s’en empêcher ? répondis-je franchement. Je lui trouve un des types les plus romanesques que j’aie jamais rencontrés.

— Méfiez-vous de ces études-là, mon garçon, dit John d’un ton paternel. C’est une occupation qui ne vaut rien à la veille d’un examen.

— Ne faites pas le nigaud, répliquai-je. Le premier venu pourrait croire que je suis amoureux de miss Warrender, à vous entendre parler