— Aussi donc Copperthorne et miss Warrender étaient absolument étrangers l’un à l’autre il y a quelques semaines ?
— Absolument. Maintenant je crois que je ferai bien de rentrer et d’analyser le précipité.
— Laissez là votre précipité, m’écriai-je en le retenant. Il y a d’autres choses dont j’ai à vous parler. S’ils ne se connaissent que depuis quelques semaines, comment a-t-il fait pour acquérir le pouvoir qu’il exerce sur elle ?
John me regarda d’un air ébahi.
— Son pouvoir ? dit-il.
— Oui, l’influence qu’il possède sur elle.
— Mon cher Hugh, me dit bravement mon ami, je n’ai point pour habitude de citer ainsi l’Écriture, mais il y a un texte qui me revient impérieusement à l’esprit, et le voici : « Trop de science les a rendus fous. » Vous aurez fait des excès d’études.
— Entendez-vous dire par là, m’écriai-je, que vous n’avez jamais remarqué l’entente secrète qui paraît exister entre la gouvernante et le secrétaire de votre oncle ?
— Essayez du bromure de potassium, dit John. C’est un calmant très efficace à la dose de vingt grains.
— Essayez une paire de lunettes, répliquai-je. Il est certain que vous en avez grand besoin.