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nouveaux mystères et aventures

J’étais toujours tapi dans ma cachette et je me félicitais intérieurement d’être parvenu jusqu’à un endroit où je pouvais tout entendre sans courir le risque d’être découvert, quand mes yeux rencontrèrent soudain un objet qui me saisit au cœur et faillit m’arracher une exclamation qui eût décelé ma présence.

J’ai dit que Copperthorne se trouvait juste au-dessous d’une des grosses branches du chêne.

Au-dessous de cette branche régnait l’obscurité la plus complète, mais la partie supérieure de la branche même était tout argentée par la lumière de la lune.

À force de regarder, je finis par voir quelque chose qui descendait en rampant le long de cette branche lumineuse ; c’était je ne sais quoi de papillotant, d’informe qui semblait faire partie de la branche elle-même, et qui, néanmoins, avançait sans trêve en se contournant.

Mes yeux s’étant accoutumés, au bout de quelque temps, à la lumière, ce je ne sais quoi, cet objet indéfini prit forme et substance.

C’était un être humain, un homme.

C’était l’Hindou que j’avais vu au village.

Les bras et les jambes enlacés autour de la grosse branche, il avançait en descendant, sans faire plus de bruit et presque aussi vite que l’eût fait un serpent de son pays.