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Page:Doyle - Premières aventures de Sherlock Holmes, 1913.djvu/107

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vous voyez, je devrais le voir aussi.


Il était taillé en hercule et vêtu avec une élégance qui touchait au mauvais goût.

— Assurément, me répondit-il, en allumant une cigarette et en se jetant dans un fauteuil. Vous voyez, mais vous n’observez pas, c’est certain. Par exemple vous avez souvent vu l’escalier qui mène de l’antichambre à cette pièce.

— Souvent.

— Combien de fois ?

— Eh bien, quelques centaines de fois.

— Combien y a-t-il de marches ?

— Combien ? Je n’en sais rien.

— Parfaitement. Vous n’avez pas observé. Et cependant vous avez vu ; c’est bien ce que je vous disais. Moi, par contre, je sais qu’il y a dix-sept marches, parce que je ne me suis pas contenté de voir, j’ai observé. À propos, puisque vous vous plaisez à étudier mes problèmes et que vous avez même eu la bonté de publier quelques-uns de mes succès, tout insignifiants qu’ils fussent, ceci vous intéressera peut-être. »

Il prit sur la table une lettre et me la jeta. Je remarquai que le papier, légèrement teinté de rose, était de très belle qualité.

— J’ai reçu cette lettre hier par le dernier courrier, me dit-il. Lisez-la tout haut.»

Il n’y avait ni date, ni signature, ni adresse. En voici le texte :

« À huit heures moins un quart, ce soir, se trouvera chez vous une personne désirant vous consulter sur une matière très grave. Les services que vous avez rendus