Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/146

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que j’avais déjà entendu sur les bords de la grande fondrière de Grimpen.

« Porté par le vent dans le silence de la nuit, arriva jusqu’à nous ce long murmure, bientôt suivi d’un hurlement sonore et terminé par une sorte de lugubre gémissement. Il retentit à plusieurs reprises, strident, sauvage, menaçant, ébranlant l’atmosphère entière.

« Le baronnet me saisit le bras et, malgré l’obscurité, je le vis blêmir.

« — Mon Dieu ! Watson, qu’y a-t-il ?

« — Je l’ignore. C’est un bruit de la lande… Je l’ai déjà entendu une fois. »

« Le cri ne se renouvela pas et un silence de mort s’abattit sur nous. Nous prêtâmes attentivement l’oreille, mais en vain.

« — Watson, me dit le baronnet, c’était le hurlement d’un chien. »

« Mon sang se glaça dans mes veines. Pendant que sir Henry parlait, un tremblement secouait sa voix et montrait toute la soudaine terreur qui s’était emparée de lui.

« — Comment appellent-ils ce bruit ? ajouta-t-il.

« — Qui : ils ?

« — Les gens du pays.

« — Ce sont des paysans ignorants… Que vous importe le nom par lequel ils le désignent.

« — Dites-le-moi toujours, Watson ? »

« J’hésitai. Cependant, je ne pus éluder la question.

« — Ils prétendent que c’est le hurlement du chien des Baskerville. »