Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/193

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l’aurait pris pour un simple touriste visitant la lande. Soigneux de sa personne comme un chat de sa fourrure — c’est une de ses caractéristiques — il s’était arrangé pour avoir son menton aussi finement rasé et son linge aussi irréprochable que s’il fût sorti de son cabinet de toilette de Baker street.

« Je n’ai jamais été plus heureux de voir quelqu’un, fis-je, en lui secouant les mains.

— Ni plus étonné, hein ?

— Je l’avoue.

— Croyez bien que ma surprise a égalé la vôtre. Comment supposer que vous auriez retrouvé ma retraite momentanée…. Jusqu’à vingt mètres d’ici, je ne me serais pas douté que vous occupiez la hutte.

— Vous avez reconnu l’empreinte de mes pas ?

— Non, Watson. Je ne me livrerais pas à une recherche aussi ardue. Seulement, si vous désirez vous cacher de moi, je vous conseille de changer de marchand de tabac. Lorsque je trouve un bout de cigarette portant la marque de Bradley, Oxford Dirent, je devine que mon ami Watson n’est pas loin. Regardez, en voilà une à peu près intacte dans le sentier. Vous l’avez jetée, sans doute, au moment de faire irruption dans la hutte vide ?

— Oui.

— Je l’aurais parié !… Et, connaissant votre admirable ténacité, j’étais certain de vous y trouver embusqué, une arme à portée de votre main, attendant ainsi le retour de celui qui l’habite. Vous pensiez donc qu’elle servait de refuge à un criminel ?