Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/50

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« J’ai donc recueilli un héritage maudit !… Certes, dès ma plus tendre enfance, j’ai entendu parler de ce chien. C’est l’histoire favorite de la famille, mais je ne pensai jamais à la prendre au sérieux. Quant à la mort de mon oncle… Il me semble que ma tête bout… je ne puis lier deux idées… Je me demande si ce que vous venez de m’apprendre exige une enquête judiciaire ou un exorcisme.

— Précisément.

— Puis, il y a cette lettre adressée à mon hôtel… Elle tombe à propos.

— Elle montre que quelqu’un connaît mieux que nous ce qui se passe sur la lande, dit Mortimer.

— Et aussi que ce quelqu’un vous veut du bien, puisqu’il vous prévient du danger, ajouta Holmes.

— Ma présence là-bas contrarie peut-être certains projets…

— C’est encore possible… Merci, docteur Mortimer, de m’avoir soumis un problème qui renferme un aussi grand nombre d’intéressantes alternatives. Maintenant, sir Henry Baskerville, il ne nous reste plus qu’un seul point à décider : oui ou non, devez-vous aller au château ?

— Pourquoi n’irais-je pas ?

— Il paraît y avoir du danger.

— Un danger provenant du démon familial ou d’êtres humains ?

— C’est ce qu’il faut éclaircir.

— Quelle que soit votre décision, mon parti est pris. Il n’existe en enfer aucun diable, monsieur Holmes, ni sur terre aucun homme capables