Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/93

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Le directeur de la poste, qui se livrait également au commerce de l’épicerie, se souvenait fort bien du télégramme.

« Certainement, monsieur, me dit-il, on a remis la dépêche à Barrymore, ainsi que l’indiquait l’adresse.

— Qui l’a remise ?

— Mon fils, ici présent. »

Le fonctionnaire épicier interpella un gamin qui baguenaudait dans un coin.

« James, demanda-t-il, la semaine dernière, tu as bien remis une dépêche à M. Barrymore ?

— Oui, papa.

— À M. Barrymore lui-même ? insistai-je.

— À ce moment-là, il était au grenier et je n’ai pu la donner à lui-même ; mais je l’ai remise à Mme Barrymore, qui m’a promis de la lui porter aussitôt.

— As-tu vu M. Barrymore ?

— Non, monsieur ; je vous ai dit qu’il était au grenier.

— Puisque tu ne l’as pas vu, comment sais-tu qu’il se trouvait au grenier ?

— Sa femme devait savoir où il était, intervint le directeur de la poste. N’aurait-il pas reçu le télégramme ? S’il y a erreur, que M. Barrymore se plaigne ! »

Il me semblait inutile de poursuivre plus loin mon enquête. Ainsi, malgré la ruse inventée par Sherlock Holmes, nous n’avions pas acquis la preuve du séjour de Barrymore au château pendant la semaine précédente.