Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/111

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fâcheux de mon pantalon, — j’atteignis le massif de rhododendrons, juste en face de la fenêtre de votre chambre à coucher. Là, je m’accroupis et j’attendis les événements.

Le store n’était pas baissé dans cette chambre et je pouvais voir miss Harrisson assise auprès de la table et lisant. Il était dix heures un quart quand elle ferma son livre, tira les volets et se retira. Je l’entendis fermer la porte et j’eus même la certitude qu’elle avait tourné la clef dans la serrure.

— La clef ? interrompit Phelps.

— Oui, j’avais donné pour instructions à miss Harrisson de fermer la porte à clef à l’extérieur et d’emporter cette clef avec elle quand elle irait se coucher. Elle a exécuté chacun de mes ordres à la lettre, et certainement, sans sa collaboration, vous n’auriez point votre papier, là, dans la poche. Elle s’éloigna donc, les lumières s’éteignirent, et je restai blotti dans mon massif de rhododendrons.

La nuit était belle ; mais, néanmoins, ce fut une veillée très fatigante. J’éprouvais cette espèce d’excitation que ressent le chasseur, lorsque, sur le passage des gros animaux, il attend leur approche. Ce fut très long, presque aussi long, Watson, que le jour où, vous et moi, nous fîmes cette pause dans une chambre mortuaire, vous rappelez-vous ? Il y avait à Woking une horloge