Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/155

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— Voilà ce que c’est que d’aller se promener dans la journée, dit-il. Ce gentleman est parti alors ?

— Oui, m’sieur.

— Ne l’avez-vous pas prié d’entrer ?

— Si, m’sieur, il est entré.

— Combien de temps a-t-il attendu ?

— Une demi-heure, m’sieur. C’était un m’sieur très agité, qui arpentait la chambre et tapait du pied sans arrêter. J’étais derrière la porte, m’sieur, et j’entendais tout ce qu’il faisait. À la fin il sort dans le corridor et crie : « Cet homme ne va donc jamais revenir ? » Ce sont ses propres paroles, m’sieur. « Vous n’avez qu’à attendre un tout p’tit peu plus, que j’dis. — Alors je vais attendre dehors, parce que j’étouffe, qu’il me répond. Je serai bientôt revenu. » Là-dessus le v’là qui se lève et s’en va et je n’ai jamais pu l’en empêcher.

— Bien, bien, vous avez fait votre possible, lui dit Holmes, en entrant dans notre salon. Mais c’est bien ennuyeux, Watson. J’avais joliment besoin d’une petite affaire, celle-ci semble sérieuse à en juger par l’impatience de cet homme Ho ! ho ! ce n’est pas votre pipe qui est là, sur la table ? Alors c’est la sienne sans doute qu’il a laissée par mégarde ; une bonne vieille pipe de bruyère avec un long bout de ce qu’on est convenu d’appeler de l’ambre. Je me demande com-