Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/225

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« — Vous savez, dit-il, que tout en étant célibataire j’ai un train de maison assez considérable à Hurlstone, car j’habite une de ces vieilles demeures incommodes qui nécessitent un nombreux personnel. Une assez belle chasse me permet de recevoir des invités à l’époque des faisans, il me faut donc une maison passablement montée.

« En tout, j’ai à mon service : huit filles de chambre ou de cuisine, un chef, le maître d’hôtel, deux valets de pied et un groom. Le potager et l’écurie nécessitent, bien entendu, un personnel spécial.

« De tous ces serviteurs, le plus ancien, Brunton, le maître d’hôtel, était, lorsque mon père le prit à son service, un jeune instituteur sans place, mais dont le caractère énergique et les réelles qualités nous le rendirent bientôt tout à fait indispensable. C’était un bel homme, bien bâti, au front intelligent ; aujourd’hui, je ne lui donne pas plus de quarante ans, et voilà vingt ans qu’il est à notre service. Bien doué physiquement, et très avantagé au point de vue de l’intelligence, puisqu’il parle plusieurs langues, et joue de presque tous les instruments de musique, il est étonnant qu’il se soit contenté de cette situation ; mais je suppose que, ayant toutes ses aises, il ne se sentait pas le courage de changer. Le maître d’hôtel d’Hurlstone était devenu un personnage pour tous nos hôtes.