Page:Driant - L’invasion noire 3-fin de l’islam devant Paris,1913.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Français nous serons obligés de lui flanquer des coups de fusil ; comme obligés, car nous lui devons une fière chandelle, nous ne pouvons mieux faire que de lui faciliter une entrevue avec la Suzanne en question.

— Mais encore faut-il que nous la retrouvions.

— J’ai compté sur toi. Tu l’as connue ?

— Oui, je la voyais le dimanche lorsqu’elle venait le chercher à Montparnasse.

— Tu te souviendrais de sa figure ?

— Peuh ! une femme change tellement en douze ans !

— Pas tant que cela, quand elles savent se soigner comme celle-là qui était très jolie et toute jeune.

— Très jolie, oui, et toute jeune, en effet ; elle n’avait pas plus de vingt-deux ans.

— Eh bien, elle en a maintenant trente-quatre, le bel âge pour une femme, et si celle-là n’est pas flattée de se voir encore adorée, après un pareil laps de temps, par un des chefs de cette terrible invasion musulmane, c’est qu’elle est bien difficile !

— L’essentiel est de la retrouver avant le départ, et nous n’avons pas grand temps. Je me rappelle à peu près son ancienne adresse : Chaussée d’Antin.

— Au numéro 34, Omar me l’a dite et l’a écrite sur l’enveloppe.

— il t’a donc remis une lettre pour elle ?

— Oui, m’accréditant… expliquant ! Une lettre très chaude, ma foi ; je n’aurais pas cru que ce sacré Galette-pacha avec son air grave en pinçait à ce point pour ce quart de vierge.

— Quart ! tu exagères. Il faut que tu aies inspiré une fameuse confiance !…

— Que je vais essayer de justifier en me mettant de suite en campagne.

— Je te laisse ; j’ai mieux à faire que de courir les concierges à la recherche de cette nouvelle adresse. Christiane m’a demandé de connaitre la Sultane, je vais l’y conduire, et puis, il nous faut un nouveau congé, et vais de ce pas au ministère.

Le lendemain matin, Zahner venait éveiller son ami dormant à poings fermés ; de Melval s’était installé au Grand Hôtel pour être plus près du boulevard Haussmann.