Page:Driant - L’invasion noire 3-fin de l’islam devant Paris,1913.djvu/40

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— Ça, c’est très simple : en voilà une douzaine au moins, il y en a bien une pour nous.

— Tu as compris : quand la nuit sera venue, dans une demi-heure à peine, tu choisiras la meilleure, la plus légère.

— Je vois d’ici laquelle… une barque à deux rames seulement… la petite brune là-bas fera notre affaire.

— Oui, c’est suffisant, car nous avons le courant pour nous.

— Nous partons donc par là ?

Et Hilarion montrait la direction de la mer de Marmara.

— Oui, écoute : quand tous ces mécréants auront quitté le quai, tu opéreras une rafle dans les autres embarcations ; tu garniras la nôtre de tout ce que tu pourras trouver : rames de rechange, cordages, etc.

— Soyez tranquille.

— Tu y transporteras le ballot que tu viens de débarquer et tu nous attendras dans cette petite anse, au pied de la muraille.

— Là-bas, au-dessous de ce grand soupirail noir ?

— C’est cela.

Et de Melval, certain que ses ordres seraient exécutés, revint vers Zahner et lui parla longuement à voix basse.

— C’est dangereux, fit celui-ci, lorsque le capitaine eut terminé : nous y risquons la liberté ; c’est cela qui s’appellerait échouer au port.

— Nous réussirons, te dis-je ; avoue que nous devons bien cela à Omar ; c’est un moyen de nous acquitter envers lui avant de partir.

— Il est vrai que nous lui devons un fameux cierge.

— Il n’y a pas à hésiter, te dis-je : à vous deux Hilarion, vous ne pouvez manquer le coup ; moi, je reviendrai avec Nedjma à la nuit noire ; je ne veux pas la ramener ici maintenant.

— Tu as raison, compte sur moi.

Cependant, le maître venait de franchir la porte monumentale qui séparait l’enceinte extérieure occupée par la domesticité des appartements intérieurs où vivent les femmes.

Devant lui, nègres et eunuques s’étaient évanouis par