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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

ne furent pas sans recevoir la visite de pieux pèlerins et sans donner asile à de fervents anachorètes.

Dans ce désert que viennent de rendre au mouvement et à la vie le génie et la persévérance d’un Français, tout parle donc d’un passé qui appartient au monde chrétien tout entier. Et à ce point de vue, plus encore qu’à celui des intérêts commerciaux et industriels des nations, c’est un spectacle grandiose et imposant que de voir, après des siècles de silence et d’abandon, cette terre oubliée renaître à la fécondité et devenir le rendez-vous et le point central, où se rencontreront et se donneront la main tous les peuples du monde ![1]

  1. « Comme affaire financière — disait, il y a quelques années, un savant écrivain (*) — le percement de l’isthme de Suez est une fort belle opération ; mais il faut l’envisager de plus haut. Une abréviation de trois mille lieues dans la traversée d’Europe aux mers d’Asie no représente pas seulement une activité commerciale doublée, un fret diminué de moitié et l’intérêt du capital général augmenté en raison de l’augmentation du nombre des voyages : elle représente surtout une diffu-

    (*) M. Paul Merruan, L’Égypte contemporaine.