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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

des bateaux qui viennent les accoster. Elles amènent les déblais directement sur les berges, et cela à des distances de 60 à 70 mètres.

« Cet appareil est une des plus heureuses innovations parmi celles que notre entreprise ait fait naître, et le spectateur le plus indifférent comme l’ingénieur le plus expérimenté, est vivement frappé par la vue de cette immense machine, qui creusant le milieu du canal, verse au-delà de ses bords des torrents d’eau et de terre... »

Pour juger de l’ensemble de ce travail, il faut gravir les quatre étages de l’escalier de fer conduisant à la lanterne qui couronne la charpente de la drague. « Arrivé au plus haut palier, on se sent pris de vertige en face de la majestueuse grandeur de cet ensemble de mouvements d’une précision admirable et d’une force irrésistible, se mêlant au grondement des roues, au grincement des chaînes, aux trépidations imprimées à l’appareil chaque fois que les godets laissent tomber leur contenu dans le couloir, au tremblement profond qui secoue toute la drague quand le couteau d’un godet, après une énergique morsure, arrache du fond du canal une pleine charge de matière sableuse ou quelque énorme pierre perdue dans la masse. »