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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

« Quels devaient donc être les sentiments du khédive Ismaïl Ier en venant lui-même se rendre compte des progrès de l’œuvre ? Ce n’était pas seulement un grand travail qu’il allait contempler : c’était le désert vaincu et refoulé ; c’était la vie apportée au milieu du sable ; c’était une nouvelle province tirée du néant et conquise à ses États ; c’était la revanche qui s apprêtait par une grande victoire pacifique des défaites essuyées par les Turcs lors de l’établissement des Portugais dans l’Inde ; c’était enfin, réalisé dans toute sa splendeur, le rêve de Néchao, de Darius, de Ptolémée, de Trajan, d’Adrien, de Soliman, de Bonaparte, de Méhémet-Ali.

« Mais ce que nous voulons rappeler ici, c’est la solennité présidée par le khédive : l’inauguration du pertuis-déversoir destiné au remplissage du bassin des lacs Amers par l’eau de la Méditerranée.

« Après trois journées consacrées à l’examen de tous les chantiers, depuis Ismaïlia jusqu’à Port-Saïd, Son Altesse, s’embarquant sur un bateau à vapeur escorté par toute une flotille chargée de monde, traverse le lac Timsah et pénètre dans les tranchées de Toussoum et du Sérapéum. Le