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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

parant de l’Égypte, avait en vue bien moins un agrandissement de territoire que la conquête du titre d’héritier et de lieutenant de Mahomet que s’attribuaient les héritiers des Abassadides, imagina d’établir un contre-poids réciproque entre ces deux autorités, dont il prévoyait les intrigues ambitieuses ; et pour cela il attribua aux beys, aux corps de milice et aux principaux ulémas du pachalik, le droit de contrôler les actes du pacha et de le révoquer de ses fonctions, au cas où son administration ne serait pas régulière.

Cette mesure était aussi impolitique que dangereuse. Elle devait ruiner promptement la domination de la Sublime-Porte en Égypte.

Les Mamelucs-beys, en effet, ne se firent point faute d’user de ce droit de destitution, au moyen duquel ils recouvraient en quelque sorte la souveraineté que le sort des armes leur avait fait perdre.

Les révocations de pachas se succédèrent sans être jamais discutées par le gouvernement de la Porte. Les beys envoyaient à Constantinople les pièces qui constataient les actes vrais ou supposés du pacha. Ces pièces étaient signées par eux d’abord et ensuite par quelques officiers du corps