Page:Drohojowska - L'Égypte et le canal de Suez.djvu/46

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
36
L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

Nelson, succombait avec gloire, accablée sous les forces ennemies.

Bonaparte cependant se hâtait d’assurer la stabilité de sa conquête par une sage organisation du pays. Il respectait les croyances, les mœurs des habitants, qui l’appelaient « le favori d’Allah ; » il établissait un système d’impôts, perçus comme auparavant à l’aide des coptes. En même temps il s’occupait d’assurer le bien-être de ses soldats et il établissait dans un des plus vastes palais du Caire « cet institut d’Égypte, dont les membres, Monge, Bertholet, Fourier, Dolmieu, Larrey, Geoffroy Saint-Hilaire, etc., commencèrent à conquérir à la science cette contrée mystérieuse qui n’a révélé ses secrets que depuis le jour où le génie de la France y a passé. »

Au milieu de ces travaux la nouvelle du désastre d’Aboukir vint surprendre Bonaparte. C’était un irréparable malheur, par suite duquel l’expédition d’Égypte, qui devait nous donner l’empire de la Méditerranée, où nous avions maintenant quatre des positions les plus importantes : Toulon, Malte, Corfou et Alexandrie, n’était plus qu’une aventure au lieu d’être le commencement d’une grande chose.