Page:Drohojowska - L'Égypte et le canal de Suez.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
51
L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

pes turques qui pussent arrêter sa marche. L’occasion eut donc été belle si Méhémet-Ali avait eu l’intention de détrôner le sultan ; mais sa conduite montra bien que telle n’avait jamais été sa pensée : il envoya l’ordre à son fils de s’arrêter et de cesser les hostilités.

Quelques jours plus tard il accédait aux propositions du sultan, déclarées justes par les puissances médiatrices[1]. Par ce traité dit paix de Kutayé, du nom de l’endroit où se trouvaient Ibrahim et son armée au moment où il fut signé[2], Méhémet-Ali se reconnut vassal de la Porte et s’engagea, en gardant la Syrie, à payer exactement la contribution annuelle consentie précédemment par les pachas de cette province.

Méhémet-Ali en se montrant très-exact à exécuter les conditions de ce traité, apporta toute l’activité de son esprit essentiellement organisateur, à créer une administration régulière dans ses nouveaux états.

Peut-être l’autorité militaire qui y resta en permanence, y déploya-t-elle une sévérité trop grande. Toujours est-il que dès le début il se manifesta

  1. La France, l’Autriche et la Russie.
  2. 14 mai 1833.